Quelques pièges à éviter
Cet article a été publié dans le webzine "Crayons de couleur, le Mag" vol. 3, No 1 / Mars 2012.
Plusieurs artistes, peu importe le médium employé, se servent des photographies comme aide visuelle à leur art. L’utilisation de photographies peut être une aide précieuse. Surtout au crayon de couleur. C'est un médium de lenteur, et chaque dessin demande du temps. Par exemple, dessiner une fleur d’après nature implique un travail très rapide. Une photographie de la fleur prise au moment idéal de la floraison devient donc une aide importante.
Les photos sont essentielles pour les artistes qui désirent faire de l’hyperréalisme ou du photo réalisme. Le problème n’est pas l’aide de photographies, mais plutôt la façon dont elles sont utilisées. Tout ceci peut donner l’impression que le dessin d’après photographie est chose impossible. C’est tout à fait possible, mais il y a toutefois des pièges à éviter et certaines règles à respecter.
Les droits d’auteur
De nos jours, avec Internet, ce n’est pas le choix qui manque. Il y a aussi les calendriers, les cartes postales, les magazines et revues, et bien d’autres encore. Mais… car il y a un mais, la première chose à faire est de se demander si la photo qui nous plaît est libre de droit. Ce n’est pas parce qu’une photo est publiée sur Internet, ou un autre média, qu’elle est automatiquement libre de droits. Bien au contraire ! Au départ, toutes les photographies sont protégées par le droit d’auteur au même titre que n’importe quelle œuvre artistique. D’ailleurs, les photos sont elles aussi des œuvres artistiques.
Il faut donc, dans un premier temps, déterminer à qui appartiennent les droits. Généralement, les droits sont détenus par le photographe, mais dans le cas de publications (magazine, calendrier, livre, etc.) les droits appartiennent également à l’éditeur. Ce sont là des informations assez faciles à trouver sans trop d’efforts.
Une fois ces informations trouvées, il faut demander l’autorisation écrite d’utiliser la photo. La demande doit indiquer le type d’utilisation : le dessin sera-t-il vendu ? Sera-t-il exposé ? Ces considérations sont importantes, car elles permettront au détenteur du droit d’auteur d’accepter ou non de vous autoriser à utiliser la photo. Et n’oubliez pas que ce dernier a le droit de vous demander une compensation financière et d’imposer les conditions d’utilisation qu’il désire. C’est ce qu’on appelle une licence d’utilisation. Rien ne l’oblige à vous accorder un droit d’utilisation. Il peut imposer certaines conditions et même refuser de vous accorder une licence. C’est son droit le plus strict et il faut respecter ce fait.
Une autre solution est de ne prendre que des photos libres de droits. Il y a sur Internet quantité de sites offrant des images et ce type de photos. Mais attention : « Libre de droits » ne signifie pas libre de tous les droits et ne veut pas dire non plus que c’est automatiquement gratuit. Et photos gratuites ne veut pas dire obligatoirement libres de droits. Les sites et/ou photographes demeurent propriétaires de leurs droits d’auteur, même s’ils permettent l’utilisation de leurs photos.
Les photos (gratuites ou non) provenant de sites dits libres de droits, sont toutes régies par des licences, qui définissent le cadre d’utilisation des photos mises à la disposition des internautes.
Il est obligatoire de respecter les conditions spécifiées par les licences. C’est pourquoi il est important de toujours vérifier quelles utilisations ces sites permettent. C’est là votre responsabilité.
De façon générale, ces sites peuvent permettre les utilisations suivantes : utilisation personnelle et/ou commerciale ; obligation d’indiquer le nom du photographe et/ou du site d’où provient la photo ; communication ou non en public.
Décortiquons un peu ce que cela veut dire :
- Utilisation personnelle : le dessin réalisé à partir de la photo ne peut être vendu.
- Utilisation commerciale : le dessin peut être vendu.
- Indiquer le nom du photographe et/ou du site d’où provient la photo : ces informations doivent obligatoirement apparaître sur le dessin mais doivent aussi être clairement indiquées si le dessin est exposé en public.
- Peut être ou non communiqué en public : cela signifie que vous avez ou non le droit d’exposer le dessin en public. Et communiqué en public ne signifie pas seulement exposition en galerie ou dans un lieu public. Cela implique toute communication publique, donc vos sites internet, vos blogs, les forums auxquels vous participez, vos pages Facebook. En fait, tout ce qui est sur Internet est considéré comme un espace public.
Autre considération dont il faut tenir compte : dans le cas d’un portrait qui représente une personne reconnaissable, il faut aussi obtenir l’autorisation de cette personne, en vertu de son droit à l’image. Le photographe pourra vous donner ses coordonnées. Même s’il possède l’autorisation du modèle, il n’est pas habilité à transférer son autorisation à une autre personne, ni à décider à la place du modèle de la nouvelle utilisation de son image.
Je sais que cela peut paraître quelque peu rébarbatif. Mais le respect des droits d’auteur en ce qui concerne les photographies est tout aussi important que les droits d’auteurs des autres artistes visuels. Il vaut mieux prendre le temps d’effectuer quelques recherches afin de savoir ce que l’on peut faire avec une photo trouvée sur Internet ou ailleurs. Nul n’est sensé ignorer la loi. Il vaut mieux prendre ses précautions et surtout respecter le travail des photographes et ainsi éviter un jour de voir un photographe mentionner le nom d’un artiste sur son site en l’accusant de plagiat ! Enfin, il ne faut pas oublier les possibilités de poursuites judiciaires. Certains artistes photographes ne badinent pas avec le respect de leurs droits, surtout s’il s’agit de leur gagne-pain.
Bien entendu, si vous dessinez pour votre usage personnel, que le dessin demeure votre propriété et que vous ne l’exposez pas, il n’y a aucun risque. D’ailleurs, la plupart des lois sur le droit d’auteur permettent un « usage personnel ». Mais au-delà de cet usage, il y a danger d’être reconnu coupable de contrefaçon aux yeux de la loi. Alors soyez vigilant !
Une bonne façon d’éviter tous les problèmes liés aux droits d’auteur est de n’utiliser que ses propres photographies. Ce n'est pas toujours facile, mais pas impossible. Je parlerai de cette possibilité plus loin.
Mais outre le respect des droits d’auteur, il y a d’autres facteurs dont il faut tenir compte dans le choix d’une photo, mais aussi dans la façon dont le dessin sera réalisé.
Les difficultés rencontrées
On entend souvent le constat suivant : « une photographie ne ment pas ». Faux ! Lorsque nous regardons une photo, nous avons l’impression que celle-ci est fidèle à la réalité. Mais dans les faits, il en est autrement. Quand nous regardons une photographie, nous ne percevons généralement pas les distorsions, à moins qu’elles ne soient exagérées, car notre cerveau interprète ce que voient nos yeux. Le cerveau sait qu’il s’agit d’une photo, donc d’un objet en deux dimensions, et corrige les erreurs. Nous avons donc l’impression, la conviction même, que la photographie représente la réalité telle qu’on la voit avec nos yeux.
Mais ce qui est acceptable en photographie ne l’est pas toujours dans l’art. Consciemment ou non, nous sommes plus indulgents envers le non-respect de la perspective ou des proportions dans une photo que dans un dessin. En reproduisant une photo telle quelle, ce qui semble correct pour une photo deviendra un défaut évident sur le dessin. Pourquoi ? Parce que nous, les humains, voyons avec deux yeux. L’image est ensuite enregistrée dans le cerveau. La combinaison des deux points de vue nous donne une image en trois dimensions. La caméra, elle, enregistre ce qu’elle voit à travers l’ouverture d’une lentille unique. Pour qu’une photo soit le plus fidèle à la vision humaine, il faut recourir à plusieurs réglages, tels que la balance des blancs, la sensibilité, la vitesse d’exposition, l’ouverture de la lentille, les corrections à l’aide de logiciels, etc. Et malgré tout, il n’en demeure pas moins que la photographie ne réussira jamais à reproduire exactement la vision humaine.
Voyons plus en détail les problèmes que l’on peut rencontrer.
(Toutes les photos servant à illustrer les exemples proviennent du site de photos libres de droit et gratuites MorgueFile http://www.morguefile.com)
La perspective
Le point de vue dont une photo est prise peut fausser la perspective. Je le répète : ce qui est acceptable dans une photo, ne l’est pas toujours dans un dessin. Pour tout dessin réaliste, la perspective doit être obligatoirement respectée.
Dans l’exemple ci-dessous, on voit à gauche les problèmes de perspective dus au point de vue du photographe. À droite, les corrections apportées à l’aide d’un logiciel de traitement photos. En reproduisant telle quelle la photo d’origine, les défauts de perspective seront immédiatement repérés sur le dessin. Pour un dessin qui se veut réaliste, la perspective doit être respectée.
Les distorsions
Il existe différents types de distorsions.
Il y a d’abord la distorsion optique qui est présente sur tous les clichés, même si ce n’est qu’à un moindre degré. En effet, la distorsion est une aberration géométrique inhérente à la fabrication des objectifs. Cette distorsion entraîne une courbure des lignes droites du sujet photographié. Elle est due au fait que l’objectif photographique ne respecte pas les proportions du sujet entre la partie centrale et les parties périphérique de l’image. La distorsion peut être de deux types principaux :
- Distorsion en barillet : l’objectif produit une image plus grande de la partie centrale du sujet. En conséquence, les lignes droites du sujet sont incurvées vers l’extérieur.
- Distorsion en coussinet : l’objectif produit une image plus petite de la partie centrale du sujet. En conséquence, les lignes droites du sujet sont incurvées vers l’intérieur.
Ce problème peut être corrigé à l’aide d’un logiciel de traitement photos ou encore lors de la réalisation du croquis. Il est nettement évident que la reproduction à l’identique de la photo originale donnera un dessin erroné. Le spectateur constatera immédiatement qu’il y a un problème au niveau des verticales et des horizontales.
Un autre problème que l’on rencontre est que les objets au premier plan ou plus près de la caméra sont anormalement grands. Par le fait même, les objets un peu plus loin semblent trop petits sur la photo. En reproduisant ces anomalies sur votre dessin, il devient clair qu’il s’agit d’une reproduction à l’identique d’une photo ; de plus, le dessin ne sera pas réaliste et les spectateurs considèreront que votre dessin comporte des erreurs.
Sur la photo de gauche, on voit bien qu’il y a une problématique au niveau du bras, qui apparaît beaucoup trop gros par rapport à la réalité. Même chose pour la photo de droite, où la patte du chat est beaucoup trop grosse par rapport à la tête. Faites le test suivant : mettez votre bras dans la même position que sur la photo de gauche et regardez-le comme si vos yeux étaient la lentille d’un appareil photo. Vous verrez immédiatement que les proportions sont respectées. Pareil pour la patte du chat. Si vous reproduisez le point de vue de la photo selon la vision humaine, la patte n’apparaitra pas plus grande, les proportions demeureront exactes.
Dans l’exemple suivant, on peut voir un autre problème relié à la photographie.
En macrophotographie, selon l’objet photographié et le point de vue adopté, le focus se fait sur un point particulier. Dans bien des cas, ce qui est près de l’objectif sera très net, mais ce qui est plus loin de la lentille sera flou. Encore une fois, faites le test de prendre un objet et de le positionner dans les mêmes points de vue que sur les photos ci-dessus, et vous constaterez que vous le verrez de façon nette au complet, à moins de le coller sur votre œil. Donc, sur un dessin réaliste, il faut tenir compte de ce fait et apporter les corrections nécessaires, c'est-à-dire reproduire nettes les parties qui sont floues. Un dessin réaliste ou hyperréaliste, se veut un dessin qui représente la réalité, qui reproduit exactement ce que voient les yeux. En dessinant ces objets tels qu'ils apparaissent sur les photos, on démontrerait qu’il s’agit de la reproduction de photos et on diminuerait l’impact voulu d’une œuvre réaliste.
Contraste
Contrairement à l’œil, un appareil photo enregistre la luminosité de façon linéaire. Les échelles de tons sont progressives et beaucoup moins subtiles que celles que nous voyons dans la réalité. Parfois, des zones entières sont très blanches et les zones sombres peuvent ne révéler aucune forme. La vision humaine est beaucoup plus contrastée. Il faudra donc ajuster les grades de lumières et d’ombres sur le dessin, en augmentant les contrastes.
Sur la photo de gauche, il est difficile de bien voir les détails de l’œil du chat. Puisqu’il s’agit d’une photo, c’est acceptable. Mais si vous dessinez l’œil tel quel, le regard du chat aura l’air bizarre pour les spectateurs, car dans la réalité, même si une partie de la tête du chat est à l’ombre, la vision humaine verra mieux les contrastes permettant de voir tous les détails, même si le sujet est à l’ombre. Un bon truc pour bien voir les détails qui sont à l’ombre, est d’éclaircir la photo à l’aide d’un logiciel de traitement de photo, ce qui permet ainsi de bien voir les détails dans les zones sombres.
Ce sont-là les principaux problèmes inhérents à la technique photographique que l’on rencontre. Mais bien choisir une photo ne se limite pas à la connaissance de ces difficultés. Il y a d’autres facteurs à prendre en considération. Il ne suffit pas de trouver une photo jolie pour passer immédiatement au dessin. Il faut d’abord procéder à son analyse.
Comment choisir une photo
Une première chose à prendre en considération, est de choisir une photo de la meilleure qualité possible. La qualité des photos est très importante. Une bonne photo c’est :
- Une photo suffisamment grande : les détails seront plus faciles à voir sur une grande photo que sur une petite. Pour un portrait, une photo prise en plan large à une distance suffisante évitera d’avoir une image déformée. Toujours pour les portraits, assurez-vous que les yeux du sujet soient clairement visibles, car les yeux sont uniques à chaque individu.
- Une photo qui n’est pas floue.
- Une photo bien éclairée : ici, il faut comprendre bien éclairée pour se prêter au dessin, soit un éclairage qui fait ressortir les zones d’ombres et de lumières et qui mettra le sujet (ou le visage dans le cas d’un portrait) bien en relief.
La première chose à faire lorsqu’une photo est choisie, est de se poser la question suivante : qu’est-ce qui rend cette photo attrayante à mes yeux ? Autrement dit, pour quelle raison ai-je choisi cette photo ? Une fois cet important élément déterminé, tout le reste jouera un rôle de soutien, ou bien portera atteinte à l’impact du sujet principal. Les photos peuvent parfois fournir trop d’informations. Il est alors souvent nécessaire d’éliminer certaines informations ou éléments superflus afin d’avoir une bonne composition dans le dessin. Ce n’est pas parce qu’un élément apparaît sur la photo qu’il faut obligatoirement l’inclure dans votre dessin.
À mes débuts, que ce soit en peinture ou plus tard, avec les crayons de couleur, j’avais tendance à reproduire telle quelle la photo qui me servait de modèle, avec pour résultat que le dessin n’était pas vraiment satisfaisant. Souvent, il y avait un petit quelque chose qui n’allait pas. Je n’arrivais pas toujours à déterminer ce que c’était.
Avec le temps et l’expérience, j’ai appris qu’une photo, aussi belle soit-elle, peut devenir un dessin qui ne donne pas le même impact que la photo. Si un objet dans une photo n’ajoute rien au dessin, il vaut mieux l’éliminer. C’est dans le processus d’analyse de la photo qu’on peut déterminer ce qui sera conservé ou éliminé. Il faut se demander ce qui est étranger à la photo, ce qu’on peut enlever sans endommager l’impact du sujet dominant.
L’utilisation d’un logiciel de traitement photo peut aider à visualiser les changements que l’on pense apporter à la photo originale. Vous pouvez également modifier le cadrage, permettant ainsi d’apporter une touche plus personnelle, ou encore d’ajouter un plus à la composition du dessin.
Voici une photo que j’ai choisie pour mon dessin en cours. C’est une photo relativement simple : il y a peu d’éléments, mais l’analyse est quand même nécessaire.
La photo originale :
J’ai choisi cette photo pour le sujet, bien sûr, mais aussi pour le cadrage qui me plaisait beaucoup, ainsi que pour la couleur de l’auto. Je vais donc conserver ces deux éléments dans mon dessin.
Ensuite, est-ce qu’il y a des éléments qui pourraient être éliminés ? Oui. J’ai décidé d’enlever le reflet de la camionnette sur le côté (1), le reflet de la photographe (2) et un autre reflet (3) dont il est difficile de comprendre de quoi il s’agit. À mon avis conserver ces trois éléments n’ajoutera rien au dessin.
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En examinant la photo, on constate que certaines parties trop sombres seront difficiles à dessiner. (Ces éléments sont encerclés sur l’exemple ci-dessous). En éclaircissant la photo, les détails apparaissent plus clairement. Il sera donc possible de dessiner ces éléments de façon beaucoup plus réaliste que ce que l’on voit sur la photo originale. Reproduire ces parties telles qu’elles sont sur la photo originale donnera un dessin qui manquera de réalisme. Sur la photo éclaircie, on peut remarquer que le feu arrière qui est long n’est pas noir mais rouge. On peut également mieux voir le détail du pneu. Sur la photo originale, on ne peut pas voir où se termine le pneu par rapport à la surface où il repose. La vision humaine, étant plus contrastée, pourra voir les limites du pneu. Si je reproduis comme sur la photo originale, le dessin ne sera pas vraiment réaliste. Les spectateurs trouveront que quelque chose cloche.
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Prendre ses propres photos
Bien entendu, le fait de prendre vos photos n’éliminera pas les possibles problèmes liés à la technique photographique, mentionnés plus haut, mais cela présentera d’autres avantages.
La première des choses est que vous n’aurez aucun problème avec les droits d’auteur, puisque ceux-ci vous appartiennent.
Un autre avantage à prendre vos photos vous-même est que le choix du sujet et le cadrage vous appartiennent, c’est votre choix et non celui d’un autre. Votre dessin n’en sera que plus expressif et reflètera vos émotions personnelles, puisque c’est vous qui aurez choisi, et le sujet, et son environnement. De plus, en faisant vous-même vos photos, vous pouvez en faire plusieurs sous différents angles pour avoir un maximum d’informations.
Il n’est pas nécessaire d’être photographe professionnel et d’avoir du matériel en grande quantité pour prendre de belles photos qui vous serviront de modèles. Il suffit parfois de quelques réglages à faire et le tour est joué. Je n’ai pas la prétention d’être une photographe extraordinaire, loin de là ! Je peux tout de même proposer quelques trucs pour photographier une nature morte, mais n’hésitez pas à faire différents essais de réglages.
L’éclairage
La première chose à prévoir est l’éclairage de la scène. Un bon éclairage, couplé avec les réglages adéquats de l’appareil photo, permettra d’améliorer vos photos en créant profondeur et ambiance propices au dessin.
Généralement, une seule source de lumière crée des ombres intéressantes et des points de lumière culminants dans une nature morte, permettant de réaliser un dessin plus spectaculaire ou plus dramatique. Lorsque vous utilisez une lumière artificielle, assurez-vous qu’elle soit mobile, afin de pouvoir éclairer votre scène à partir de différents endroits. Essayez de photographier la scène en rétro-éclairage, ou par le côté ; déplacez la lumière plus haut ou plus bas. Vous remarquerez les effets différents que vous obtiendrez selon la provenance de la source lumineuse, vous permettant d’améliorer votre composition.
Pour ce qui concerne les réglages de votre appareil photo, vous pouvez, bien entendu, utiliser le mode automatique. En mode automatique, c’est l’appareil qui prend toutes les décisions. Les photos sont généralement réussies, mais rien ne captera vraiment l’attention dans la photo.
Regardons de plus près quelques réglages qui permettront de réaliser des clichés plus propices au dessin.
Balance des blancs
La balance des blancs permet d’équilibrer les couleurs pour obtenir un résultat ni trop chaud, ni trop froid. La plupart des APN détectent la couleur de l’éclairage et adoptent une balance des blancs adaptée, particulièrement pour les prises de vue extérieures. Toutefois, lorsque les éclairages s’éloignent du standard solaire, cela pose des problèmes à beaucoup d’appareils.
Il peut être alors nécessaire de régler la balance des blancs manuellement. Il s’agit là d’un réglage généralement simple. Tous les appareils proposent différents réglages de la balance des blancs, permettant d’indiquer à l’appareil la température de couleur de la lumière en fonction de la nature de la source d’éclairage. Il s’agit des réglages suivants : automatique, ensoleillé, nuageux, incandescent, fluorescent. Dans le cas du réglage automatique de la balance des blancs, lorsque l’image sera traitée par l’appareil, son logiciel interne va chercher les zones les plus claires de l’image, supposer que ces zones sont blanches, et afficher en conséquence les couleurs qu’il a enregistrées.
L’utilisation du flash : à proscrire
Je déconseille fortement d’utiliser le flash incorporé à l’appareil photo. Il détruira tous les efforts mis dans la création d’un arrangement agréable. Le flash éliminera les ombres qui ont un intérêt artistique et créera des points souvent trop culminants de lumière et aplatira les objets. En fait, le flash risque de détruire toute l’ambiance que vous voulez transmettre avec votre dessin.
Il y a bien sûr d’autres réglages, tels que la vitesse d’obturation et l’ouverture, qui peuvent aider à faire de belles photographies de référence. La meilleure façon de bien utiliser ces réglages est de faire des essais. Il y a quantité de sites Internet expliquant comment les utiliser correctement.
En guise de conclusion
Utiliser les photographies comme aide à la réalisation d’un dessin n’est pas une mauvaise chose en soi ; cependant, il faut être vigilant dans la façon dont on les utilise et toujours garder à l’esprit qu’une photo peut mentir. J’espère que cet article vous aidera à faire des choix éclairés pour vos prochains dessins.
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annabelle (dimanche, 31 décembre 2017 08:32)
Bonjour,
Merci tout d'abord pour cet article, qui répond à beaucoup de mes questions, souhaitant faire un blog pour proposer de réaliser des portraits.
Cependant je me pose la question de ce qu'il en est de la publication d'un portrait réalisé, publié sur son site, pas pour le vendre mais pour montrer ce qu'on a fait.
Si on ne peux pas retrouver la personne à qui on à fait un portrait pour lui demander son autorisation de l'afficher sur son site, cela veut il dire que l'on ne peux pas mettre le dessin qu'on a réalisé ?
Manon (lundi, 01 janvier 2018 10:53)
Bonjour Anabelle.
En principe, oui cela veut dire qu'il ne vaut mieux pas le mettre en ligne. Beaucoup le font, à toi de voir si tu veux prendre le risque.
Bonne et heureuse année!
elodie (lundi, 14 janvier 2019 03:25)
Bonjour Manon,
merci pour cet article! Je suis en plein dans le sujet car je fais de la peinture animalière et jusque là j'ai trouvé quelques photos sur pixabay, qui sont bien indiquées libre de droits pour utilisation commerciale. Mais là j'ai un soucis, j'ai eu des coups de cœur sur des photos dites "wallpaper" ou il n'y a aucune info sur l'auteur de la photo. Pour une photo j'ai réussi à retrouver son auteur après des heures de recherches sur google, et j'ai pu lui demander l'autorisation d'utiliser sa photo qui était finalement libre de droits. Mais par exemple il y a des sites ou les photos sont piquées, partagées et re-partagées, et impossible de retrouver l'original. Je continue de chercher mais si je ne trouve pas je ne pourrais pas faire de toiles d'après ces photos car je fais des expos pour les vendre et je ne veux pas prendre de risques. Internet c'est bien mais c'est un vrai casse-tête pour les droits d'auteurs!
Manon (mardi, 15 janvier 2019 19:07)
Bonsoir Elodie,
Tu as bien raison: "internet est un vrai casse-tête pour les droits d'auteurs". Malheureusement trop de gens pensent que parce que c'est sur Internet que tout est permis et qu'on peut se servir comme on veut! D'autres s'en fichent complètement de passer outre les droits d'auteurs.
J'ai déjà entendu des personnes dire que si un artiste ou un photographe ne voulait pas que ses oeuvres soient utilisées, il n'a qu'à ne pas les mettre sur Internet! C'est pas fort comme réflexion...
Aurélien (lundi, 11 février 2019 06:23)
Bonjour et merci pour cet article.
quand est-il au niveau des droits, si j'utilise une photo d'un paysage, que je m'en inspire pour faire une illustration en "reprenant" l'ambiance (couleur lumière) et certains éléments et a ajoutant des éléments de mon cru qui au final aboutissent a un résultat différent ?
Manon (lundi, 11 février 2019 07:42)
Bonjour Aurélien,
Il est difficile de tirer une ligne net entre inspiration et copie.
L’inspiration n’implique aucune ressemblance directe. De façon générale du moment où le dessin ou la peinture ressemble à la photo, qu'on est capade d'associer l'oeuvre à la photo, ce n'est pas vraiment considéré comme de l'inspiration.
Si votre oeuvre est vraiment différente de la photo, alors ce n'est pas de la copie. À mon avis à ce moment-là les droits d'auteur sont respectés.
Monin (mardi, 22 août 2023 03:18)
Bonjour je serai intéressé pour faire plusieurs chat j aimerais connaître dimensions prix un peu tout merci belle journée
Manon (mardi, 22 août 2023 07:34)
Bonjour Morin,
Je suis désolée mais je ne fait pas de dessin sur commande. Merci d'avoir pensé à moi. Bonne journée
Flo (mardi, 23 janvier 2024 14:37)
Bonsoir Manon,
Je tombe sur votre article à la suite de recherches sur le fait de dessiner d'après nature ou photo lorsque le sujet est végétal. J'ai repris le dessin suite à une passion jaillissante durant l'été 2019 envers le règne végétal. Mes recherches dans le domaine m'ont rapidement conduit à Mr Francis Hallé éminent botaniste, avec qui j'ai eu l'honneur d'échanger et sa 1ère question, fut : "Est-ce que vous dessinez ?". Je lui répond que j'ai repris le crayon grâce au végétal et il me dit qu'il faut que dessine les plantes là où elles poussent si je veux vraiment comprendre leur fonctionnement et que si je le fais d'après une photo je n'aurai pas la même realité... En tant qu'artiste je peux me permettre finalement tout ce que je veux et j'applique ça dans tous mes dessins mais en ce qui concerne les plantes je ne sais jamais si je dois percevoir mon sujet comme un botaniste ou comme un artiste si je choisi le sujet d'après photo, que si je suis dehors c'est le naturaliste, le botaniste donc le scientifique qui va s'immiscer car j'ai pris l'habitude d'en observer certaines avec suffisamment d'exigence pour en faire juste un croquis en m'autorisant quelques libertés.
Voilà mes réflexions et mes dilemmes.
Merci pour votre publication très intéressante !
Manon (mardi, 23 janvier 2024 19:33)
Bonsoir Flo.
Il s'agit là d'une belle réflexion. Je peux comprendre le dilemne entre l'artiste et le scientifique. À mon avis, c'est en déterminant le but a atteindre avec le dessin qui devrait préciser quel type de dessin sera réalisé: un dessin pour le plaisir des yeux, le plaisir de dessiner ou un dessin pour expliquer. Il me semble qu'ainsi cela devrait faciliter qui prendra le dessus: le botaniste ou l'artiste. �
Bonne soirée!